Diagnostic Cancer
Un diagnostic qui tombe c’est un monde qui s’effondre pour la personne qui le reçoit (adultes ou enfants) mais aussi pour la famille qui accompagne. Elle nous encourage, nous remonte le moral, nous dit qu’on est des guerriers, elle nous protège de leurs larmes, de leur peur, du regard des autres. Mais ça ne change rien, on le ressent dans leurs regards, dans leurs gestes et alors, nous aussi on a peur, on pense à la vie, à la mort, à la souffrance, à cette chimio… On sait que le chemin sera long, douloureux et très difficile.
Les examens se suivent, les prises de sangs, les scanners. L’attente est longue même trop longue autant pour soi que pour les familles. On veut tout savoir, comment, pourquoi, connaître les pronostics de vie, on est en colère, on a envie de hurler… Mais ça, on ne peut pas ! On ferait trop peur à notre entourage, à nos enfants, notre mère, notre sœur, notre père…. Alors on se mure dans un costume de super héros. Mais à l’intérieur, ça boue, ça crie, on hurle. On imagine la fin, on n’y arrive plus alors on sourit aux autres. Notre imagination et notre état psychologique nous jouent des tours.
Viens le moment du protocole tant attendu, c’est une sentence à nouveau, un verdict, une survie. Il va falloir se montrer fort, avoir confiance en son médecin, en la science, pour les croyants en la religion mais aussi en soi.
C’est un long chemin, pas facile à vivre , à accepter et à surmonter surtout. Mais la fin du tunnel est là juste devant nous et on est prêt à tout pour vivre, partager des moments avec les siens, voir ses enfants grandir ou tout simple respirer. On se dit que le pire est passé que c’est derrière nous et que l’on peut reprendre goût à la vie et oublier. Hélas, on n’oublie pas ce genre de chose, on la met juste de côté dans un coin de sa tête sans trop la faire ressurgir. On souhaiterais tellement se dire que cela fait partie du passé…
Une routine s’installe, des examens, prise de sangs, scanner… tous les 3 mois puis tous les 6 mois et puis chaque année. A chacune de ces étapes on est tellement fière et heureux de se dire waouh j’ai vraiment éliminé ce crabe. C’est ce que l’on appelle “la rémission” mais au fond de nous nous restons sur nos gardes pour ne pas rechuter ou récidiver, mais ça c’est une autre histoire…
Interview de Priscilla, 29 ans, membre de Fightxlife pratiquant la boxe adaptée
Nous sommes plus de 70 000 personnes à être diagnostiqués du cancer par an en Belgique. Et pourtant les vécus, les émotions et la souffrance ne sont pas si différents que ça.
Alors pour toutes ces personnes qui se battent, qui sont diagnostiquées, qui luttent contre ce crabe, nous leur envoyons tous les jours mais particulièrement aujourd’hui, notre force de vivre et notre courage à tous réunis pour qu’elles puissent surmonter cette épreuve de vie.
S.Rezki